**EN BREF**
Le 12 avril, Christine Angot a publié une tribune dans Libération, revenant sur une altercation avec Laurent Baffie en 2000 sur le plateau de Tout le monde en parle. Angot critique la réception de la Légion d’honneur par Thierry Ardisson le 11 avril, la considérant comme une gifle, rappelant les abus qu’elle a subis de son père. Elle souligne un manque de changement dans les attitudes sexistes malgré l’évolution de la société, qualifiant cette constance de trahison similaire à celle de son père.
**Christine Angot : « J’essaye de répondre… »**
Le 12 avril, Christine Angot a publié une tribune dans Libération. L’écrivaine, dont le film Une famille est visible en salles depuis le 20 mars 2024, est revenue sur une altercation qu’elle avait eue avec Laurent Baffie dans Tout le monde en parle, en 2000, à l’époque où l’humoriste était « snipper » dans l’émission de Thierry Ardisson. D’un point de vue féministe, la décennie 2000 était-elle une décennie sacrifiée ? En tout cas, à l’époque, la télévision était le lieu où tout le monde, mais surtout les hommes, pouvaient se targuer de « pouvoir tout dire ». Christine Angot s’est notamment rappelée de cette fois où elle était invitée chez Thierry Ardisson. C’était la première fois qu’elle était reçue chez un animateur influent. « Je me souviens avoir dit à mon éditeur ‘je suis à la mode ou quoi ?' », s’est-elle souvenue.
** »C’est la gifle »**
Mais la satisfaction d’obtenir enfin un peu de lumière sur son travail a vite laissé place à la déception. En plateau, Thierry Ardisson, entouré de son acolyte Laurent Baffie et de Linda Hardy, a lu les critiques négatives de la presse et les connotations de la presse à l’encontre du livre de l’écrivaine sur l’inceste dont elle a été victime par son père. « J’essaye de répondre », recontextualise Christine dans Libération. Cette tentative de réponse a échoué. « Baffie hurle ‘Christine, je suis en train de parler. Tu m’écoutes ou je te claque !' » L’écrivaine n’a jamais oublié ce moment. Le 11 avril dernier, Emmanuel Macron a décoré Thierry Ardisson de la Légion d’honneur, disant honorer « cinquante ans de télévision et de créations ». Pour l’écrivaine, cette décoration est une deuxième claque. Elle l’a écrit dans sa tribune : « Thierry Ardisson a reçu la Légion d’honneur le 11 avril de la main du président de la République. C’est une gifle. »
Pour elle, si l’époque a bel et bien changé et que la société est moins tolérante avec les propos sexistes, les auteurs de ces propos, eux, sont restés bloqués dans le passé. « On a changé d’époque, mais eux, ils n’ont pas changé d’époque », martèle-t-elle. Et si la déception et le choc sont si grands, c’est parce qu’ils sont à la hauteur du sentiment de trahison. « C’est une gifle d’autant plus puissante qu’elle ressemble à celle du père. (…) C’est la gifle du père protecteur, en qui vous aviez confiance, et qui vous bat », a écrit l’artiste.
